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par
francus


jeudi 26.12.2002

Vive le vent, vive le vent...
Mardi, je ne sais pas si vous avez vu, tout le monde était énervé. L'esprit de Noël, à Paris, c'était un peu " qu'est-ce qu'y a ! T'as un problème ? ", mais Dieu merci (je n'aime pas trop le mêler à tout ça, mais c'est le moment, non ?), un jour de congé plus tard, et les esprits sont reposés.



Les adultes, comme les enfants dans leur rythme scolaire, sont peut-être épuisés quand arrive la fin de l'année.

L'esprit de Noël ? Mais de quoi on parle, là ? Du petit Jesus dans sa crèche, avec les rois mages, et l'âne, et l'étoile du Berger, et les ampoules rouges, jaunes et or qui clignotent sous la neige carbonique ? Ou des bons sentiments de pacotille, emballés dans des téléfilms M6, où Mickey Rooney que tout le monde prenait pour un clochard, est en fait le VERITABLE Père Noël, en mission sur terre pour sauver un orphelinat ? Qu'est-ce que c'est, l'esprit de Noël ? Des magasins surpeuplés, des cartes de crédit en fusion, des prêts à la consommation ? Pas de soldes, mais tout le monde consomme. Et dix fois plus. On fait en deux jours le chiffre d'affaire du mois.
Ne m'imaginez pas recroquevillé dans mon fauteuil, sous mon plaid, une main crochue serrant ma télécommande, l'autre tapant rageusement contre mon accoudoir ; il me reste un peu d'enfance, je crois, pour apprécier le mois de décembre.
Mais on me souhaite Joyeux Noël, je le souhaite, et je me demande ce que cela veut dire. Ça a peut-être moins de sens encore que bon appétit. Ça n'accompagne plus aucune cérémonie.
Reste le jour de l'an. La nouvelle année. Les bonnes résolutions.
Moi, j'aime bien l'idée. Que le changement d'année veuille dire quelque chose ou non ("ouais, c'est un jour comme les autres, c'est idiot, il ne se passe rien..."), il est bon de se dire : qu'elle a été mon année passée ?
Ai-je suivi la conduite que je m'étais fixée ?
Et surtout : qu'est-ce que je veux améliorer ?
Qu'est-ce qui ne me plait pas, qu'est-ce qui pourrait aller mieux ?
On n'a pas besoin de croire à la magie. On peut seulement se dire : je formule quelque chose, je le mets dehors, il y a à présent des mots sur ce que je suis, sur ce que je voudrais voir exister. On fait des efforts pendant un mois, une semaine, une journée seulement, peut-être. Parfois, on se dit seulement qu'il serait pas mal, qu'on s'améliore.
Moi je dis que cet effort-là, celui qui nous pousse, d'abord par convention, à résumer ce qui ne va pas, ce qui pourrait aller mieux, ce que l'on pourrait changer dans sa vie, est un effort magique qui à lui seul guérit pas mal de choses.
Et tant pis si l'on oublie. Tant pis si l'on ne s'y tient pas. On y aura cru, et les premiers jours de l'année on aura été comme en croisade, l'étendard haut, "regardez-moi, ha ha, finies les clopes, finies les découverts, finies les pleurnichades et les engueulades, terminées les factures de téléphone abyssales, et les emmerdeuses, les mecs qui se foutent de ma gueule, le chômage, les crises de jalousie, la glande le week-end alors qu'il fait beau dehors, les soirées télé alors que je ne lis plus depuis des années, les gateaux de riz alors qu'il faudrait que je maigrisse, les bitures alors que je commence à m'y faire, adieu
mon égoïsme, ma vanité, mon orgueil qui m'empêchent de rencontrer les gens, mon vieux matelas, mes vieilles pompes, mes vieux soutifs et mes vieux amis, qu'il faudrait que je change, que je trie, que je garde peut-être...", et l'on aura été beau, fier et fort, en marche vers une nouvelle bataille, et cet élan nous
accompagnera un peu encore, une fois ses motifs oubliés.

Et vous, quelles sont vos bonnes résolutions ?

francus12.2002

 
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