http://www.c71123.com/daily_photo/index.php le temps c'est quoi?
 
 
 

LesArts.21.06.2003

Juan (Jean-Charles Minvielle) : Née en 1974 à Sarcelles. Juan fait des études d’arts plastiques et en atelier de 1994 à 1998. Il exerce depuis la profession de graphiste. Après plusieurs exposition dans des bars et des ateliers depuis 1998, il présente sa première exposition personnelle dans un lieu dédié uniquement à la création. Il nous présente ses derniers travaux depuis 2002 sur le thème des « luchitos » (des lutteurs). Il dit de ses lutteurs « ils montrent les deux facettes du personnage », d’une part le personnage fort sur le ring et d’autre part le personnage dans des situations situation plus banale, face à ses angoisses. Juan nous démonte petit à petit le mythe de l’homme fort en nous posant ses personnages dans des scènes inquiétante au détour de petits tourments du quotidien.

Comme beaucoup d'histoires, de projets et d'aventures, celle-ci commence par une rencontre. Autour de cette rencontre entre Viviana Méndez Moya et Olivier Regnault, prend forme une envie commune de montrer le travail de jeunes artistes ou créateurs français ou étrangers. Pour cette première exposition, nous vous accueillerons pour le vernissage, dans l'espace du 13 rue des récollets 75010 Paris,
samedi 21 Juin 2003 à partir de 15 heures.
Nous vous attendons avec impatience.

P.S, informez qui vous voulez...

Viviana, Juan et Olivier

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http://www.kosmopolite.com/

http://www.kosmopolite.com/ je répète, vous aurez ainsi quelques infos, sur le festival international du graffiti, avec des lives et tout et tout. Moi perso, j'y vais samedi, mais y a plein de trucs toute la semaine pour les courageux. C'est tout autour de chez Mag pour ceux qui la connaisse, malheureusement elle sera pas là (même pas pour l'apéro) En bonus, je vous file l'article de "le Monde" qui campe le décor !!!
(Attention il est copyrighté)

Le graff, art en flagrant délit
Lundi 2 juin 2003
(LE MONDE)

Avec Kosmopolite, festival international de graffiti qu'elle organise pour la deuxième année, du 2 au 7 juin, la ville de Bagnolet donne une reconnaissance officielle au graffiti, que d'autres considèrent toujours comme la manifestation illégale d'un esprit rebelle.

Pour beaucoup, le graffiti représente une "lèpre" s'attaquant aux murs de la ville. Pour d'autres, il est un langage pictural enrichi par trente années de pratique, un espace de liberté dont l'énergie, les évolutions techniques et esthétiques l'inscrivent au premier plan de la culture populaire.

Certaines municipalités le considèrent comme un fléau. Celle de Bagnolet lui offre un festival, Kosmopolite, qui, du 2 au 7 juin, invite quelques-uns des meilleurs peintres urbains français et internationaux à se côtoyer lors de performances, expositions, projections et concerts.

Dans les trains new-yorkais, au milieu des années 1970, les premiers "writers" - ces "graphistes" de rue avides de laisser leur nom de quartier en quartier - transgressaient déjà les normes. Les Etats-Unis ont imposé la tolérance zéro à ces dessinateurs assimilés à des délinquants. En France,
l'arsenal répressif n'a cessé de se renforcer. D'après Maurice Chapuis, un des responsables de la "mission propreté" lancée par la SNCF, "l'effacement de tags et graffitis dans les trains et les gares coûte plus de 5 millions d'euros. D'après un sondage, 85 % de nos usagers approuvent notre lutte contre eux". Début 2004 doit s'ouvrir, à Versailles, le procès d'une dizaine de graffeurs.

Certes, les dégâts peuvent relever de l'agression quand, par exemple, le tagueur remplit son feutre d'acide pouvant graver une vitre de manière indélébile. Mais la chasse systématique, qui ne fait pas le tri entre tags (les signatures) et graff (la peinture murale), nie toute pertinence culturelle à ces créations éphémères. "De plus en plus de mes clients sont condamnés pour avoir travaillé dans des lieux désaffectés", s'indigne Emmanuel Moyne, avocat et rédacteur du magazine Graff It. Aucun des magazines spécialisés (Graff It, World Signs, Graff Bombz) ne peut bénéficier du numéro de commission paritaire des papiers de presse permettant une diffusion normale des publications ; Radikal, un des principaux mensuels de hip-hop français, s'est vu retirer le sien pour avoir présenté sous un jour favo! rable cette activité réprimée par la loi. "Quand la police a interpellé le graffeur Espo, elle a saisi et placé sous scellés sa documentation photo, vidéo, ses croquis, que l'artiste ne reverra sans doute jamais. Ces dessins ne sont-ils pas des œuvres devant être protégées comme telles ?", s'interroge Me Moyne.

COMMUNAUTÉ ET COMPÉTITION

Comme les autres disciplines de la culture hip-hop - le rap, le DJing, la danse -, le graffiti s'est développé loin des académies, porté par une dynamique rebelle et autodidacte, un sens communautaire doublé d'un goût de la compétition. Mais alors que le rap s'est coupé de ses racines en entrant dans une logique industrielle, alors que la "breakdance" intégrait le
circuit professionnel, l'expression picturale, peu médiatisée et peu monnayée, est souvent restée fidèle à la "beauté du geste".

A Paris, les premières vocations de graffeurs naissent au début des années 1980, en même temps que les premières soirées hip-hop. Les territoires de jeu étaient souvent partagés, comme les terrains vagues de Stalingrad ou de La Chapelle. Avant de devenir star du rap, un groupe comme NTM s'était frotté à la danse et aux courses-poursuites avec les agents de la RATP. Dans cette mouvance, à côté de pionniers comme Bando ou Colt, Mode 2 s'est affirmé comme une légende du graff parisien. "L'interdit n'était pas une motivation majeure pour moi, explique celui dont un des personnages s'est retrouvé en couverture de Spraycan Art, une des bibles de l'histoire du
graffiti. Il s'agissait surtout de communiquer sur la place publique avec un maximum de gens, d'exorciser mes maux en les transformant en un propos positif, en nourrissant mon espr! it de tout ce qu'il y a de bien dans le hip-hop pour affronter le mal de ce monde."

L'impact de cette culture est international. De l'Asie à l'Amérique latine, les styles se sont diversifiés. En Allemagne, des peintres leaders comme Delta, Loomit et Daim, pionniers du lettrage 3D, un festival géant comme Urban Discipline, à Hambourg, des institutions tolérantes et une industrie
de la peinture aérosol qui sponsorise la création ont fait de ce pays une place forte du graff. En France, les artistes ne manquent pas, mais souffrent d'une pénurie de support. Les terrains vagues parisiens se faisant rares, ceux qui veulent réaliser de vraies fresques décorent (avec l'autorisation des propriétaires) les camions de marché, la petite ceinture
et ses gares désaffectées, les bordures de périphérique et d'autoroute. Les MAC, un des collectifs de graffeurs parisiens les plus cotés, se sont fait une spécialité de ces grands tableaux à ciel ou! vert. A leurs débuts, en 1986, les sept membres du groupe volaient leurs bombes de peinture et "faisaient du vandale".

"UN MUR EST UN MÉDIA"

Ils n'ont cessé depuis de se structurer, réalisant en toute légalité des fresques admirées dans le Bronx, à Bruxelles, à La Courneuve ou à Bagnolet. "La première fois, à Bagnolet, se souvient Kongo, un des MAC, nous avions investi un terrain vague sans autorisation, mais, devant le travail effectué, la municipalité s'est montrée intéressée. Les élus venaient nous
voir, les flics entraient dans le terrain en ôtant leur képi." Le collectif est aujourd'hui un des moteurs du festival Kosmopolite.L'élaboration de ces fresques est un spectacle en soi (il existe même un DVD, Trumac). Le groupe se plonge d'abord dans la recherche de documentation et d'interminables palabres afin de déterminer la forme et le sens de son projet. Les tâches sont réparties suivant les spécialités de chacun - fond, lettrage, personnages, logotype. Explosion de couleurs et de formes inspirées par la bande dessinée, la science-fiction, l'histoire musicale et politique, l'art abstrait et l'hyperréalisme, la calligraphie, une fresque comme Third Millenium (7,5 mètres de haut, 28 mètres de long), réalisée à Bagnolet en 1999, a demandé deux mois de travail aux MAC, associés aux Toulousains de Truskool.

Si les membres des MAC s'essaient aussi à la peinture sur toile, à l'initiative de l'association Taxie Gallery, leur vocation est d'abord celle de muralistes. "Un mur est un média, revendique Kongo, une fresque est un lieu de rencontre. Nous voulons faire de l'art populaire. J'ai plus de frissons quand une vieille dame me félicite que quand c'est un de mes gars."

Stéphane Davet
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A voir, à lire


Festival.

Kosmopolite, festival international de graffiti, du 2 au 7 juin, parc du 19-Mars-1962, Bagnolet. Performances, expositions, projections, concerts avec, entre autres, Douze12, MAC, T. Kid, P19 Crew, Lokiss, Cope 2. Entrée libre. Tél. : 01-58-64-27-69. Sur Internet : www.kosmopolite.com

Livres.

Subway Art de Martha Cooper et Henry Chalfant (An Owl Book), Spraycan Art de Martha Cooper et Henry Chalfant (An Owl Book), Taking the Train de Joe Austin (Columbia University Press), Aerosol Kingdom d'Ivor Miller (University Press of Mississippi). Kapital, un an de graffiti à Paris, de
Julien Malland et Gauthier Bischoff, éd. Alternatives.
Ouvrages et magazines disponibles à la librairie OFR, 30, rue Beaurepaire, Paris 10e.

DVD. Trumac d'ATN (Warner Vision/2 Good).

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Fichier de police ou archives culturelles ?


Par souci d'efficacité et comme preuve de leur labeur, les services de nettoyage de la SNCF comme ceux qui travaillent pour la Ville de Paris prennent systématiquement une photo des tags ou graffitis qu'ils vont effacer. Ces clichés, permettant entre autres de cumuler les charges contre les récidivistes et de provoquer les dépôts de plainte, constituent ainsi des fichiers centralisés par la police nationale.

Mais ces dizaines de milliers de photos, que certains universitaires ont déjà été autorisés à consulter, composent aussi les principales archives d'une forme d'art populaire, contemporain et éphémère.