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La preuve est faite, et
on arrêtera de nous trouver des pensées anti-américaines, les cerveaux
sont en libres circulation aux états-unis.
on en a trouvé la “preuve” :
“Bush
ne doit pas exercer les pleins pouvoirs”

Pétition des historiens américains au Congrès
Près de 1300 historiens
états-uniens ont signé une pétition appelant le Congrès à exercer ses
responsabilités face à une éventuelle déclaration de guerre à l'Irak.
Les signataires exhortent leurs représentants à ne pas abandonner «
au président l'exercice sans partage des pouvoirs de guerre, au détriment
de notre démocratie et en flagrante violation de notre Constitution. »
20 septembre 2002
Nous soussignés, historiens américains, appelons les membres de notre
Congrès à exercer leurs responsabilités constitutionnelles et à organiser
un débat et un vote sur une éventuelle déclaration de guerre à l'Irak.
Nous estimons en effet que les Américains ont le droit d'entendre les
arguments de leurs représentants sur la possibilité d'une guerre, sauf
à considérer qu'une entreprise aussi importante puisse être mise en oeuvre
par le président agissant seul, dans un contexte de rumeurs, de fuites
et de propositions spéculatives.
Nous demandons à nos Sénateurs et à nos Représentants de tenir ce débat
en raison de la carence du Congrès, au cours du dernier demi-siècle, à
exercer ses prérogatives en matière de déclaration de guerre, abandonnant
au président l'exercice sans partage des pouvoirs de guerre, au détriment
de notre démocratie et en flagrante violation de notre Constitution.
Nous estimons singulièrement urgent que le Congrès restaure à présent
son autorité. En effet, le déclenchement d'hostilités avec l'Irak serait,
le cas échéant, une initiative américaine. Or, la campagne présidentielle
2000 n'a aucunement abordé la question irakienne : l'élection de George
Bush ne constitue en rien un mandat pour une attaque.
Seul un débat entre les représentants élus des Américains peut conduire
le public, dans la perspective d'une telle guerre, à en peser les coûts,
les risques, et la sagesse.
Liste des signataires :
http://hnn.us/articles/905.html
http://www.reseauvoltaire.net/article7705.html
Citation dans un forum humaniste :
Merci à tous les américains dont le QI dépasse la température an....
Puis :
Merci aux israéliens dont le QI dépasse la température an....
dimanche 22 septembre 2002
Par Uri Avnery, Gush Shalom
Le meurtre d'Arafat
Pendant que j'écris, Yasser Arafat est encore vivant. Mais sa vie ne
tient qu'à un fil.
Quand je lui ai rendu visite la dernière fois dans ses locaux de la
Mouqata'a bombardés, je l'ai averti que Sharon était déterminé à le
tuer.
Quiconque connaît Sharon sait qu'il ne renonce jamais. Quand il
n'atteint pas son but la première fois, il essaie encore, encore et
encore. Jamais, jamais il n'abandonne.
Déjà dans Beyrouth assiégé, au paroxysme de la guerre du Liban,
Sharon a essayé de mettre la main sur lui. Des dizaines d'agents, la
plupart membres des Phalanges, ratissaientles quartiers ouest pour
l'attraper. Il leur a échappé, comme il a échappé à des dizaines de
tentatives d'assassinat avant et après, par Abou Nidal (qui était, au
moins pour une part, un mercenaire du Mossad) et d'autres.
Aujourd'hui, Sharon croit qu'il peut atteindre son but. Il n'a besoin
que de l'approbation de Bush. Pas nécessairement une confirmation
formelle. Une allusion subtile suffira. Un demi-mot. Un clin d'œil.
Il sera facile d'appliquer la décision. Un incident peut servir
d'occasion : des soldats entrent dans le bureau pour capturer des
personnes « recherchées », quelqu'un ouvre le feu, Arafat sera tué
« par accident ». Arafat peut sortir son pistolet, les soldats
n'auront « pas d'autre alternative » que de répondre en tirant. Un
obus peut atteindre son bureau « par erreur », Arafat sera enterré
sous les décombres. Après tout, dans une guerre, des accidents
arrivent. Un tas d'accidents.
Sharon n'a jamais voulu « déporter » Arafat à Gaza ou ailleurs en ce
monde. Il veut l'envoyer dans l'autre monde. Maintenant c'est
possible.
Donc, il faut parler brutalement et sans équivoque :
Moralement, le meurtre d'Arafat, le chef historique et le président
élu du peuple palestinien, est condamnable. Comme le meurtre de Rabin.
Juridiquement, le meurtre d'Arafat est un crime de guerre.
Politiquement, on dira à propos du meurtre d'Arafat ce qu'a dit un
homme d'État français à propos d'un autre assassinat politique :
« C'est pire qu'un crime, c'est une faute ! »
Arafat est l'homme qui a décidé, il y a 28 ans, de s'engager sur la
voie d'un accord avec Israël, pour réaliser de cette façon les
aspirations nationales du peuple palestinien. A l'époque, c'était une
décision incroyablement audacieuse, et il a fallu beaucoup de temps
avant que Rabin et Peres puissent même rêver d'Oslo. Je le sais,
parce que j'ai été un témoin oculaire des débuts du processus.
Depuis lors, Arafat n'a pas changé d'un iota la décision qu'il a
prise à ce moment-là : rechercher la conciliation avec Israël dans le
cadre d'une paix qui comprendra un État palestinien indépendant, le
retour à la frontière d'avant 1967 avec des ajustements mutuellement
acceptés, Jérusalem capitale des deux États, retrait des colons,
dispositions appropriées sur la sécurité, une solution mutuellement
acceptée du problème des réfugiés.
Sur cette base, la paix est possible dès à présent. Immédiatement.
Mais Sharon la refuse de toutes ses forces. Il veut un Grand Israël,
l'extension des colonies, et, éventuellement, l'élimination de la
présence palestinienne à l'ouest du Jourdain.
L'assertion d'Ehud Barak selon laquelle Arafat a rejeté son plan de
paix est un mensonge flagrant qui a été la cause d'un désastre
historique. Les « offres généreuses » de Barak étaient loin d'être
une solution raisonnable.
Maintenant, comme avant, Arafat est la seule personne capable de
signer un accord de paix et de convaincre son peuple de l'accepter et
de l'appliquer. Aucun autre dirigeant palestinien en mesure de
réaliser cela n'apparaît à l'horizon. La direction du peuple
palestinien ne passera pas dans les mains des « modérés », qui
apparaîtront comme des collaborateurs et des complices du meurtre,
mais dans les mains des extrémistes, des fanatiques assoiffés de
revanche.
Le meurtre d'Arafat est le meurtre de toutes les chances de paix.
C'est un crime contre le peuple israélien. Il nous condamnera à faire
la guerre pendant des décennies, peut-être pour des générations,
peut-être pour toujours. Le déclin moral, social et économique dont
nous faisons l'expérience actuellement partout en Israël enfoncera
Israël vers de nouvelles profondeurs et poussera beaucoup de gens à
l'émigration.
Arafat mort deviendra un héros de légende pour son peuple et un
nouveau Che Guevara pour le monde. Ses erreurs seront oubliées. Pour
des générations de Palestiniens, il deviendra un modèle. Des
centaines de millions d'Arabes et de musulmans, du Maroc à
l'Indonésie, compareront leurs propres dirigeants à Arafat mort, et
la comparaison sera fatale.
Aux yeux de ces centaines de millions, Israël et les Juifs
deviendront synonyme de trahison, meurtre et mensonge. Le poison de
l'antisémitisme refleurira comme jamais. Nous en avons déjà un petit
avant-goût.
Si ce désastre se produit, le gouvernement en portera la
responsabilité. Aucun ministre n'en sera exonéré. Ni Ben Eliezer, ni
Peres, ni aucun de leurs collègues. Ni les officiers de l'armée qui
ont coopéré avec la direction politique et l'ont même influencée. Ni
les membres de la Knesset, qu'ils appartiennent à la coalition ou à
l'opposition, qui se sont tus au cours des derniers mois. Ni les
correspondants et les commentateurs des médias, qui se sont
transformés en porte-parole du gouvernement et de l'armée. Ni les
universitaires et autres intellectuels, qui ont vu et sont restés
silencieux. Tous porteront la responsabilité.
C'est la dernière minute pour se lever et crier : NON
!

Plus flippant encore...
98 universitaires israéliens mettent en garde contre l'épuration
ethnique
mercredi 25 septembre 2002
La pétition ci-dessous, signée par
des membres du corps académique israélien, met en garde contre la préparation
de la déportation massive du peuple palestinien, et demande la vigilence
de la communauté internationale.
Avertissement urgent : Le gouvernement israélien pourrait préparer
des crimes contre l'humanité
http://www.solidarite-palestine.org/breves.html#m439

Sinon trouvé sur indymédia belgique http://belgium.indymedia.org
témoignage médiatique d’amérique :
S'il faut croire la presse et la télévision, chaque homme,
femme et enfant des États-Unis soutient Bush et son plan général d'invasion
de l'Irak.
Pourtant, partout aux USA, on peut entendre résonner le slogan: « No new
war against Iraq! » (Pas de nouvelle guerre contre l'Irak!).
Le mouvement se développe à l'appel de la coalition ANSWER (Action Contre
la Guerre et le racisme) et d'autres organisations. Il doit culminer,
le jeudi 26 octobre, par de grandes manifestations à Washington et à San
Francisco.
Le 14 septembre déjà, des centaines de personnes ont marché dans les rues
de San-Francisco, Los Angeles, Oakland et Fresno.
À San Francisco, la manifestation a été préparée en un temps très court,
mais elle a tout de même rassemblé plus de 3000 personnes. Les manifestants
scandaient: « Qui sont les pires terroristes dans le monde? Bush, Cheney
et la CIA! » Des automobilistes klaxonnaient en signe de soutien; des
spectateurs applaudissaient.
Lors du meeting, Richard Mead, le président du syndicat des dockers ILWU
a déclaré que le gouvernement Bush utilise la poussée guerrière comme
prétexte pour soutenir les patrons des ports et les armateurs contre le
syndicat. «Ceci n'est pas une guerre contre le terrorisme, a-t-il dit,
c'est une guerre contre le peuple ».
«Ils nous disent que la guerre est inévitable, a lancé Nancy Mitchell
de
ANSWER, mais c'est seulement quand les gens sont dans la rue que commence
le vrai débat ».
Cette manifestation a trouvé un large écho dans la presse locale et
nationale.
À Los Angeles, 2000 manifestants ont lancé le slogan: « De l'argent pour
les soins de santé, pas pour la guerre! » Les orateurs ont insisté sur
le
contraste entre la récente augmentation de 50 milliards de dollars du
budget du Pentagone et le refus du gouvernement d'accorder 350 millions
pour sauver neuf cliniques pour les pauvres à Los Angeles.
À New York, un meeting a rassemblé 400 personnes. Il était présidé par
Ramsey Clark, l'ancien ministre de la justice des USA. Celui-ci a averti
les participants: « Ce serait une erreur de croire que George Bush ne
va pas réellement attaquer l'Irak. Il est tout à fait décidé à le faire
et il le fera· Sauf si le mouvement d'opposition devient assez puissant
pour qu'il n'ose plus s'y risquer ».
À Détroit, plus de 200 activistes, représentant divers groupes, se sont
rassemblées dans une rue commerçante. « Pas de sang pour le pétrole! Bas
les pattes de l'Irak! » scandaient-ils. Quelques jours plus tôt, des
manifestants avaient perturbé la visite de Bush à Détroit en exhibant
des banderoles anti-guerre.
À Washington, environ cent personnes ont fait le piquet à l'entrée de
la
Foire annuelle de l'armement. Cette foire est un rassemblement de « faucons
» dont l'invité vedette cette année était Donald Runsfeld, le ministre
de la Défense du gouvernement Bush. « C'est un rassemblement obscène tenu
par les militaires et les industriels de l'armement et Donald Runsfeld
est le chef du chþur guerrier de l'administration Bush », a déclaré Sarah
Sloan, de la coalition ANSWER. « Nous sommes ici pour dire : Pas de ça
! à ces maîtres de guerre », a-t-elle ajouté.
À Buffalo, plusieurs dizaines de militants ont tenu un piquet dans le
centre ville. Ils ont distribué des tracts et des feuillets d'information
contre une nouvelle guerre avec l'Irak. Au même moment, une délégation
de ANSWER se tenait devant la Cour fédérale avec des banderoles disant:
«Stop à la chasse aux sorcières et au racisme! »
À Rochester, près de New York, 200 personnes se sont rassemblées devant
le Bâtiment fédéral en disant: « Pas de nouvelle guerre contre l'Irak,
même avec un mandat de l'ONU! » Cette manifestation était soutenue par
une demi-douzaine d'organisations.
Enfin, à Batavia, près de New York également, 25 personnes ont manifesté
aux abords du centre de détention du service de l'Immigration et des
Naturalisations où sont enfermés de nombreux Arabes et Asiatiques du sud
pris dans des rafles. Les protestataires ont exigé leur libération et
exprimé leur solidarité avec les communautés touchées par ces attaques
du département de la Justice.
Par
ailleurs manifester est toujours aussi aisée en amérique
Près de 300 "anti-mondialisation"
arrêtés à Washington
http://www.liberation.fr/page.php?Article=55700
WASHINGTON (Reuters) - La police a arrêté vendredi matin près de 300 manifestants
"anti-mondialisation" qui tentaient de bloquer la circulation dans Washington,
où se déroule une réunion des ministres des Finances du G7.
Les manifestants, qui s'étaient retrouvés dans le centre-ville, ont défilé
dans quelques rues avant de tomber sur la police anti-émeute qui, après
les avoir refoulé dans un immeuble, a arrêté toutes les personnes qui
se trouvaient à l'intérieur.
Wyseola Smith, porte-parole de la police, a expliqué que 298 personnes
avaient été arrêtées, et que davantage encore d'interpellations étaient
en cours à Freedom Plaza, une place située à proximité de la Maison blanche.
Les manifestants ont été largement surpassés en nombre par les forces
de l'ordre. Une d'entre elle a rapporté avoir vu plusieurs personnes se
faire frapper à la tête par la police.
"Ces manifestants tentent de dénoncer un système qui opprime les gens
dans le monde entier, et leur seule réponse ici est également répressive",
a observé Flora Little, une Américaine de 38 ans.
"BRUTALITE INCROYABLE"
"Voilà à quoi ressemble un Etat policier", chantaient des manifestants
évoluant par groupe de 40 à 50 au milieu des sirènes de police et des
roulement de tambours.
"Ils ne laissent pas les gens se réunir. Ils sont d'une brutalité incroyable.
Des manifestants ont été arrêtés avant même qu'ils n'aient eu le temps
de sortir leurs tambours", a raconté Andrew Willis.
Convergence anti-captitaliste, le groupe organisateur de la manifestation
de vendredi, considère que le capitalisme engendre la pauvreté et le recul
des libertés pour les plus pauvres et appelle donc à la disparition de
la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI).
Les ministres des Finances du G7 devaient se rencontrer en milieu d'après-midi
dans une résidence du gouvernement située à proximité de la Maison blanche.
Une autre manifestation est prévue samedi contre le FMI et la Banque mondiale.
Les "anti-mondialisations" tenteront d'empêcher les délégués de sortir
de leur réunion annuelle, une fois celle-ci achevée.
Heureusement en Europe le droit de manifester perdure, même
si on se souvient du sommet de Génes, où un manifestant avait été tué
par un policier italien.
Grande manifestation à Londres contre une intervention en Irak
LONDRES (Reuters) - Une grande manifestation pacifiste a réuni des
dizaines de milliers de personnes dans le centre de Londres pour dire
"non" à nouvelle une guerre contre l'Irak.
Selon les deux organisateurs - la Coalition Arrêtons la guerre et
l'Association musulmane de Grande-Bretagne -, au moins 350.000
pacifistes ont participé au défilé parti des rives de la Tamise, près
du Parlement de Westminster, en direction de Hyde Park.
De son côté, la police a évoqué le chiffre de 150.000 personnes. Il
s'agit dès lors de la plus grande manifestation pour la paix
organisée en Grande-Bretagne depuis un grand rassemblement
anti-nucléaire de 250.000 personnes en 1981.
Les manifestants, dont certains scandaient des slogans pacifistes et
dénonçaient "Bomber Bush" et "Bomber Blair", étaient réunis sur
deux
grands mots d'ordre : pas d'attaque contre l'Irak et liberté pour la
Palestine.
Le cortège, hétéroclite, comprenait notamment des "dissidents" du
Parti travailliste du Premier ministre britannique Tony Blair,
partisan convaincu de la ligne dure des Américains dans la crise
irakienne.
Il renfermait aussi des syndicalistes, des dignitaires religieux, des
artistes, des intellectuels, des vedettes de la musique pop, des
défenseurs des droits de l'Homme et des anciens combattants de la
première guerre du Golfe de 1991.
http://fr.news.yahoo.com/020928/85/2rrlv.html
Manifestation contre la guerre en Irak à Rome
ROME (AP) - Comme à Londres, des dizaines de milliers de personnes
ont manifesté samedi à Rome contre l'éventualité d'une intervention
militaire en Irak. A l'appel du Parti de la Refondation communiste,
30.000 manifestants, selon la police, 150.000, selon les
organisateurs, ont parcouru la ville avant de se rassembler sur la
Piazza del Popolo, au coeur de Rome.
Le dirigeant commmuniste Fausto Bertinotti s'est adressé à la foule
avec colère: "Nos paroles doivent être sans équivoque : non à la
guerre! Nous ne voulons que la paix".
Outre la question de l'Irak, les manifestants s'en sont également
pris à la politique du gouvernement israélien ainsi qu'à leur chef de
gouvernement conservateur Silvio Berlusconi, qui a apporté son
soutien à Washington, sans préciser quel rôle jouerait l'Italie en
cas de conflit en Irak.
"Bush est exactement comme Saddam", lançait Luca Cecchi, manifestant
de 27 ans.
"La seule différence, c'est que Saddam dicte sa loi à l'Irak,
tandis que Bush contrôle le monde".
http://fr.news.yahoo.com/020928/5/2rrm3.html
JEUDI
19 SEPTEMBRE 2002
L'enjeu irakien
article de Denis Sieffert paru dans politis :
http://www.politis.fr/article.php3?id_article=277
La principale vertu de l'offre irakienne de mardi est de mettre à nu
les véritables enjeux du conflit planétaire qui se profile. En
annonçant officiellement son intention de permettre « sans
condition » le retour sur son sol d'inspecteurs en désarmement,
l'Irak embarrasse très provisoirement George W. Bush. Mais très
provisoirement seulement. Telle qu'elle est, et avec la philosophie
de baroud qui l'anime, l'administration américaine ne se sentira pas
gênée longtemps. La réaction de Washington dès la publication de la
lettre adressée par le ministre irakien des Affaires étrangères,
Tarek Aziz, au secrétaire général de l'ONU, ne laisse aucun doute sur
les états d'âmes de personnages aussi taraudés par le scrupule que
Dick Cheney ou Donald Rumsfeld. Pour eux, tout cela n'est que
littérature et les Irakiens auront les bombardements qu'ils méritent.
Au-delà, c'est surtout les Européens qui risquent d'être placés
devant un choix difficile. Et, singulièrement, la France. Il n'y a
pas besoin d'être grand clerc pour comprendre que Paris est hostile,
sur le fond, à cette nouvelle guerre d'Irak, mais n'a pas ou ne croit
pas avoir les moyens de s'en démarquer. D'où un jeu diplomatique
habile. Mais que vaut l'habileté face à des dirigeants américains qui
n'ont aucune considération pour leurs partenaires ?
L'offre irakienne, si elle est sincère et assumée jusqu'au bout,
rendra plus évidente encore les buts de guerre poursuivis par George
W. Bush. Privé de l'alibi des armes de destruction massive que le
régime de Saddam Hussein continuerait de produire, le président
américain tentera bien d'expliquer au monde qu'il veut voler au
secours d'une population opprimée par le dictateur de Bagdad, et
promouvoir la démocratie. Seuls les gogos et quelques escrocs de la
pensée médiatique pourront croire ou faire semblant de croire à cette
fable. Restera ce que tout le monde sait déjà. Ce que beaucoup
d'observateurs ont déjà analysé. Le principal objectif des États-Unis
dans cette affaire est stratégique. Il s'agit d'achever de mettre la
main sur une région gorgée de pétrole et de maîtriser les coûts de
l'or noir. Les réserves pétrolières irakiennes sont estimées à 115
milliards de barils, soit au deuxième rang mondial après l'Arabie
saoudite. Laquelle a déjà plus que partie liée avec Washington (qui
estime sans doute qu'il n'y a pas dans ce pays de problème
démocratique majeur). Pour mener sa guerre, George W. Bush, à vrai
dire, n'a pas besoin de prétexte. Son discours devant l'assemblée
générale des Nations unies, le 12 septembre, avait de ce point de
vue, le mérite de la clarté. Contrairement à ce que les diplomaties
européennes ont feint de croire, l'Amérique n'est pas rentrée ce
jour-là dans le giron des Nations unies. Elle a, tout au contraire,
enjoint à l'ONU d'obtempérer. Le président américain n'a pas proposé
une délibération. Il n'a pas indiqué que son pays se soumettrait à
une décision de l'organisation internationale. Il a confirmé sa
volonté de faire la guerre, et il a laissé le temps à la communauté
internationale de se plier à cette volonté. Le discours américain ne
nous a pas rapprochés de la légalité internationale. Il nous en a
éloignés.
Les états d'âmes n'ayant pas cours du côté de la Maison Blanche et du
Pentagone, ils sont pour nous. À la différence de Washington, Paris,
Rome, Madrid, et même Londres dont l'opinion publique est
majoritairement hostile à la guerre, ont besoin de prétextes, sinon
de bonnes raisons. Seul le chancelier allemand Gerhard Schroeder a
pour l'instant exprimé une opposition claire. Les autres seraient
fort marris de devoir une nouvelle fois rallier une coalition
américaine qui n'aurait plus d'autre objet visible que
l'appropriation du pétrole et l'installation d'un nouveau protectorat
américain dans la région. On imagine aisément que les firmes
pétrolières européennes toucheraient les dividendes de cette nouvelle
soumission. Mais les opinions publiques ne sont pas sensibles à ce
genre d'argument. Voilà pourquoi, au-delà des premières apparences,
ce sont surtout les capitales européennes qui risquent d'être
plongées dans l'embarras par l'habile initiative irakienne. Celle-ci
pourrait à terme, et rapidement, les placer devant leurs
responsabilités. Suivre l'Amérique de MM. Bush et Cheney dans leurs
errements, et abdiquer de toute indépendance, ou entrer en conflit
diplomatique avec l'hyperpuissance. Telle pourrait être
l'alternative. L'Europe résisterait-elle à une semblable épreuve ?
Sans même parler de l'ONU. C'est en cela que l'on peut parler de
conflit planétaire. Les bombes seront pour l'Irak. Mais les tensions
internationales, les haines et le terrorisme seront pour tout le
monde.

lundi 23 septembre 2002
Dépêche AFP :
Pendant l'opération "Tempête du désert", les actions américaines ont gagné
20 % | AFP
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3266--291492-,00.html
La Bourse et la guerre
Les investisseurs doivent se frotter les mains. Ils se préparent à un
boom
de la Bourse si Américains et Britanniques lancent une attaque de grande
envergure contre l'Irak. C'est en tout cas la conclusion d'un article
du
Sunday Times du 8 septembre.
Ce journal nous rappelle ainsi qu'au cours de quatre conflits auxquels
ont
participé les Etats-Unis (seconde guerre mondiale, guerres de Corée, du
Golfe et d'Afghanistan), les actions américaines ont augmenté en moyenne
de 36 %. Par contre, durant la phase préliminaire au déclenchement des
hostilités, les marchés souffrent. "L'histoire nous dit que lorsque l'Amérique
se trouve sur le pied de guerre, les marchés chutent de 11 à 17 %, explique
David Schwartz, historien des marchés financiers. Mais une fois la guerre
engagée, le marché se redresse." Ainsi, lors de la guerre du Golfe, les
actions ont-elles chuté après l'invasion du Koweït… pour mieux grimper
en janvier 1991, une fois lancée l'opération "Tempête du désert" .
Au total, l'indice Standard & Poors (qui représente l'évolution de
500
valeurs américaines) a gagné 20 % jusqu'à la fin du conflit. Mieux : les
actions ont continué d'augmenter de 32 % jusqu'en janvier 1992, malgré
une conjoncture morose. Plus récemment, quand les terroristes ont attaqué
le World Trade Center, les actions ont chuté de 12 % en dix jours pour
le Standard & Poors. Alors que entre octobre et décembre 2001, alors
que l'opération en Afghanistan battait son plein, elles ont grimpé de
7 %.
Mais l'effet ascendant n'est pas toujours assuré, et si les premières
opérations militaires se déroulent mal, le marché chute. Ce fut le cas
fin
1941-début 1942, lorsque les Américains subirent de lourdes pertes face
à l'expansionnisme japonais. Les marchés se sont retournés dès que l'évolution
de la guerre du Pacifique est devenue plus favorable. Entre 1942 et 1945,
la Bourse américaine a crû de 100 %. Les fluctuations dépendent aussi
de la longueur du conflit. Durant la guerre du Vietnam, qui a duré plus
de dix ans, ce phénomène baissier puis haussier ne s'est pas produit.
Les Etats-Unis ont donc tout à gagner à une guerre courte. Tant pour leurs
marchés financiers, qui en bénéficieraient, notamment les valeurs
pétrolières, que pour l'administration américaine, qui éviterait un
enlisement humain et politique coûteux. C'est tout l'enjeu de l'éventuelle
offensive qui se prépare contre l'Irak.
Edouard Pflimlin

À quoi sert l'ONU, finalement ?
Ashcroft’s Baghdad Connection
L'"Axe du Mal" est vraiment tordu et passe finalement par Washington...
Où l'on apprend que notre ami Ashcroft, Attorney General US a aidé le
MKO (Mujahedin-e Khalq Organization), un groupe iranien classé comme terroriste
et présenté comme "preuve" de l'implication de l'Iraq dans le terrorsime
international.
Il semblerait qu'il y ait plus de lien entre Bagdad et Washington qu'entre
Saddam Hussein et Ben Laden.
Et on se rappellera qu'il y a quelques semaines, Baby Bush nous
affirmait qu'elle avait de telles preuves.
Mais bon, peu importe les preuves, de toute façon, les frappes ont commencé,
par la destruction (avant-hier encore) de tous les radars civils ( je
répète: civil ) pour 'préparer'. Si vis bellum, para bellum.
Le Monde
Edition du mardi 24 septembre 2002
A LA UNE
Les Etats-Unis accélèrent leur déploiement militaire autour de l'Irak
Les Etats-Unis mènent une double stratégie contre Bagdad. Depuis un mois,
des avions américains et britanniques pilonnent des centres de commandement
et de communications dans le nord et le sud de l'Irak. Il s'agit de mettre
hors circuit les infrastructures grâces auxquelles Saddam Hussein et son
état-major peuvent donner des ordres. L'objectif est de rendre le dispositif
irakien "aveugle et sourd". 60 000 soldats américains pourraient être
mobilisés dans le Golfe à la mi-octobre. Parallèlement, la Grande-Bretagne
a rendu public, mardi 24 septembre, un dossier selon lequel l'Irak a la
capacité de déployer des armes chimiques et biologiques en 45 minutes
et serait en mesure de fabriquer une arme nucléaire dans un ou deux ans.
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3208--291616-,00.html
Le Parisien , vendredi 27 septembre 2002
http://www.leparisien.com/
MAISON-BLANCHE (WASHINGTON), HIER. La destruction d'un radar
irakien hier par des avions américains et britanniques laisse
entendre que le président Bush prépare une offensive militaire en
parallèle des discussions de l'ONU.
OFFICIELLEMENT, les Etats-Unis n'ont pas encore lancé leur guerre
contre l'Irak. Mais déjà, sur le terrain, ils multiplient les «
préparatifs » militaires. Objectif : affaiblir au maximum les
capacités de l'armée irakienne à mener la bataille, en s'attaquant
notamment aux systèmes de commandement et de communication. Ainsi,
hier, des avions de l'US Air Force, appuyés par des appareils
britanniques de la RAF, ont bombardé un système radar de l'aéroport
de Bassorah, au sud de l'Irak.
H.V.
Pendant ce temps là on nous dit :
mercredi 25 septembre 2002, 20h48
Irak: l'Allemagne ne voit rien de nouveau dans le
dossier à charge de la Grande-Bretagne
BERLIN (AP) - Gerhard Schroeder persiste et signe.
Tout comme la France, la Russie et la Chine,
l'Allemagne a réagi mercredi avec scepticisme au
dossier à charge contre l'Irak rendu public la veille
par la Grande-Bretagne, dossier pourtant jugé
"effrayant" par les Etats-Unis.
Tempête dans un verre de sable http://news.courrierinternational.com/re?msd=40068446&usd=64174000&lsd=1
Le rapport sur l'armement irakien présenté par Tony Blair aux parlementaires
britanniques contient très peu d'informations nouvelles. Certes, Saddam
Hussein dispose d'un arsenal, mais qui ne justifie en rien une intervention
armée en Irak, estime la presse anglaise...
The Independent, The Financial Times, The Guardian,The Times
Et on en arrive à retourner certaines situations...
vendredi 27 septembre 2002
HAMBOURG
Les Etats-Unis développent des armes chimiques interdites.
Ce programme viole les conventions internationales, accuse - sur son
site internet - une ONG basée en Allemagne et aux Etats-Unis, « The
sunshine project ». Selon l'ONG, qui affirme lutter contre le
développement des armes biologiques dans le monde, un département du Pentagone
développe des substances « psychoactives et anesthésiques »
et des systèmes permettant de les diffuser. Ces armes, développées par
la direction pour les armes non mortelles (Joint Non-Lethal Weapons
Directorate - JNLWD), visent à mettre les soldats ennemis hors d'état
de nuire en provoquant des troubles temporaires de leur conscience.
Bien qu'elles ne soient pas mortelles, elles sont interdites par la
convention internationale sur les armes chimiques de 1993 qui prohibe
notamment les « substances toxiques », affirme l'ONG. « Nous avons des
preuves claires de l'existence d'un programme américain de
développement d'armes chimiques illégal et nuisible. Si ce programme
est vraiment répréhensible, c'est parce que les troupes américaines
veulent utiliser des armes chimiques interdites, pour empêcher le
développement d'armes chimiques interdites en Irak », relève le
directeur de l'ONG aux Etats-Unis, Edward Hammond. « Nous avons des
preuves écrites que le gouvernement britannique voit dans le programme
du JNLWD une infraction. Mais il se garde de dire son opinion
ouvertement. Les gouvernements européens doivent critiquer ouvertement
le programme américain. Qui passe sous silence, se rend co-responsable
», estime pour sa part le directeur de l'ONG en Allemagne, Jan van
Aken. « The sunshine project », réclame l'envoi d'inspecteurs en
désarmement aux Etats-Unis.
http://www.sunshine-project.org/publications/pr240902.html

Ajoutons à cela que les Etats-Unis refusent de participer
à la création de la Cour pénale internationale
Pétition "attaque contre la justice internationale".
Pour faire entendre votre voix sur ce sujet, nous avons besoin d'un nombre
encore plus important de signatures. Veuillez envoyer un email à vos amis,
proches et collègues leur demandant également de signer la pétition.
Veuillez utiliser le texte ci-dessous:
Le nouveau système de justice internationale, qui a vu le jour avec la
création de la Cour Pénale Internationale (CPI) est la cible d'attaques.
Les Etats-Unis d'Amérique essayent de s'assurer que leurs ressortissants
soient exemptés de tomber sous la juridiction de la CPI pour génocide,
crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
Agissez maintenant pour protéger le système de la justice internationale.
Joignez les membres d'Amnesty International et signez la pétition
ci-dessous, demandant à tous les gouvernements de ne pas se rallier à
ces accords d'impunité.
http://web.amnesty.org/web/icc_petition.nsf/act_fra
Puis je re-commence :
À quoi sert l'ONU, finalement ?
Et vous invite à lire :
http://www.monde-diplomatique.fr/
Vassalité par Ignacio Ramonet
« L'ordre international fondé en 1945, à l'issue de la
seconde guerre mondiale, et régi par l'Organisation des
Nations unies vient de prendre fin », analyse Ignacio
Ramonet, à la lumière du document américain définissant la
nouvelle « stratégie nationale de sécurité des Etats-Unis ».
http://www.monde-diplomatique.fr/2002/10/RAMONET/
Politique intérieure américaine
Autrement politique extérieure
Al Gore critique George Bush sur l'Irak
Le faux-perdant vient enfin de lancer l’opposition démocrate américaine
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3210--291775-,00.html
* LE MONDE | 25.09.02 | 13h09
L'ancien vice-président s'est livré, le 23 septembre, à une critique
en règle de la Maison Blanche. Notant qu'en un an "la sympathie"
envers les Etats-Unis est devenue de "la peur", il a relancé le débat
américain sur le bien-fondé d'une guerre préventive contre Saddam
Hussein
L'ancien vice-président et ancien candidat démocrate à la Maison Blanche
a prononcé, à San Francisco, un discours en rupture complète avec la politique
de M. Bush.
Mardi, Thomas Daschle, le chef de la majorité démocrate du Sénat, et
plusieurs autres sénateurs démocrates ont retrouvé l'audace de
contester la volonté de M. Bush de chasser Saddam Hussein du pouvoir,
avec ou sans l'accord de l'ONU.
"Beaucoup de gens préfèrent une approche multilatérale", a déclaré
M. Daschle, tandis que deux députés démocrates annonçaient qu'ils
allaient se rendre à Bagdad pour évaluer les risques qu'une guerre
ferait courir à la population civile. Les dirigeants du Congrès
devaient avoir une première séance de travail, mercredi, sur la
rédaction de la résolution demandée par le président.
M. Gore s'est inscrit en faux contre les choix de M. Bush. D'abord,
il estime que l'imminence d'un danger irakien n'a pas été démontrée,
ajoutant : " (...) le mouvement dans lequel nous nous embarquons au
sujet de l'Irak peut nuire sérieusement à notre capacité de gagner la
guerre contre le terrorisme et affaiblir notre capacité de diriger le
monde en ce nouveau siècle".
L'ancien vice-président reproche à l'exécutif de se détourner de la
lutte contre Al-Qaida pour donner la priorité à l'Irak. Il a souligné
que "la grande majorité de ceux qui ont patronné, programmé, mis en
œuvre le meurtre, de sang-froid, de 3 000 Américains sont toujours en
liberté, toujours pas appréhendés, encore moins punis et
neutralisés". M. Gore estime que les Etats-Unis ne devraient pas se
laisser distraire de la traque des terroristes d'Al-Qaida "pour la
seule raison [qu'elle] se révèle plus difficile et plus longue que
prévu". Comme Bill Clinton au début du mois, M. Gore a expliqué que
le danger qui menace l'Amérique est d'abord celui que représentent
Oussama Ben Laden et ses réseaux.
Sa critique porte, en outre, sur la stratégie internationale de
M. Bush. "Après le 11 septembre, a-t-il dit, il y avait énormément de
sympathie, de bonne volonté et de soutien envers nous de par le
monde. Nous avons dilapidé cela et, en un an, nous avons remplacé
cela par de la peur, de l'anxiété et de l'incertitude, non pas au
sujet de ce que les terroristes vont faire, mais au sujet de ce que
nous, nous allons faire !"
M. Gore a expliqué que les Etats-Unis peuvent, d'un point de vue
militaire, se passer d'alliés pour en finir avec Saddam Hussein, mais
qu'ils ont absolument besoin de l'aide de la communauté
internationale pour vaincre le terrorisme. Or leur politique à
l'égard de l'Irak risque d'avoir pour conséquence de les isoler face
à Al-Qaida.
L'ancien vice-président a critiqué aussi la doctrine d'action
préventive défendue par M. Bush. Observant que la Charte des Nations
unies prévoit la légitime défense, y compris contre une menace
imminente, M. Gore juge extrêmement dangereuse la politique de
l'exécutif qui consiste à généraliser le droit d'attaquer un pays
représentant un danger alors que ce pays ne menace pas de façon
effective les Etats-Unis ou un de leurs alliés. Il a dénoncé, enfin,
le non-respect des droits constitutionnels par l'exécutif, qui
maintient en détention, sans charge et sans avocat, deux citoyens
américains déclarés "combattants ennemis".
CONTRE-RÉSOLUTION
M. Bush, qui réunissait son gouvernement mardi matin à la Maison
Blanche, a répondu en opposant à M. Gore les démocrates du Congrès.
"J'attends de pouvoir travailler avec eux afin que le Congrès vote
une résolution vigoureuse", a déclaré M. Bush. Les premières
réactions, au cours de la journée, ont montré que ce ne serait pas si
facile.
Plusieurs démocrates ont insisté pour réduire le champ de
l'autorisation d'agir demandée par M. Bush, et pour introduire dans
la résolution une clause invitant l'exécutif à agir dans le cadre de
l'ONU. Carl Levin, le président de la commission de la défense du
Sénat, a fait savoir qu'il déposerait une contre-résolution si le
texte rédigé avec les républicains ne lui paraissait pas encadrer
suffisamment l'action de l'exécutif.
Lundi, M. Levin avait donné la parole, devant sa commission, à trois
anciens généraux - John Shalikashvili, Wesley Clark et Joseph Hoar -
qui avaient mis en garde contre les dangers d'une action menée en
Irak sans l'accord des Nations unies.
L'offensive de M. Gore, qui faisait partie de la minorité de
démocrates ayant voté pour la guerre du Golfe en 1991, contraste avec
la position de presque tous ses rivaux pour la candidature à la
présidentielle de 2004. A l'exception d'un seul, en effet, les
concurrents virtuels pour cette candidature ont suivi l'exemple de
Joseph Lieberman, ancien candidat à la vice-présidence au côté de
M. Gore en 2000, qui soutient la politique irakienne de M. Bush. En
se démarquant et en bravant les sondages d'opinion, M. Gore prend un
risque. Mais il confirme sa stature de principal opposant face à
l'administration républicaine.
Patrick Jarreau
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Bagdad récuse les accusations britanniques
A Bagdad, le conseiller à la présidence irakienne, Amer Al-Saadi, a
rejeté, mardi 24 septembre, le dossier du gouvernement britannique
sur les armes de destruction massive aux mains de Saddam Hussein, en
qualifiant le document de "mélange de mensonges, de demi-vérités et
d'allégations naïves". "Nous conseillons [à M. Blair], a-t-il
expliqué, de transmettre son dossier à la Commission de contrôle, de
vérification et d'inspection de l'ONU et à l'Agence internationale de
l'énergie atomique pour qu'elles l'évaluent afin que la vérité soit
connue." M. Al-Saadi a affirmé que "les inspecteurs auront un accès
sans entraves à tous les sites qu'ils voudront visiter", notamment
ceux qui ont été évoqués par M. Blair et les sites qualifiés de
"présidentiels", longtemps fermés à des contrôles. "Nous nous
attendons à voir les inspecteurs ici au milieu du mois prochain",
a-t-il conclu. Sauf s'il y a ingérence de la part d'une partie
extérieure", allusion à une attaque unilatérale américaine.

Passons à la politique intérieure française
Autrement dit, bientôt, la politique européenne
Commençons par les sans-papiers :
Le gouvernement au pied du mur, par Françoise Galland
http://www.politis.fr/article.php3?id_article=282
En deux mois, le mouvement a pris de l'ampleur et de l'assurance.
Nicolas Sarkozy veut en finir vite. Au risque de ne rien régler du tout.
Beaucoup de voix s'élèvent pour demander une harmonisation des politiques
européennes en matière d'immigration. Entendons par là des lois encore
plus répressives. Pourtant, seule une politique fondée sur les principes
d'égalité, de liberté et de justice est viable : faire cohabiter
sur un même territoire des populations qui ne jouissent ni des mêmes devoirs
ni des mêmes droits est, à terme, facteur de désordres sociaux.
Continuons avec le collectif “Résistons ensemble contre les violences
policières et sécuritaires"
Bonjour,
Après le No.0, le numéro 1 (septembre 2002) de petit journal recto-verso,
format A4 du Collectif-réseau "Résistons ensemble contre les violences
policières et sécuritaires" est paru. Vous pouvez lire la version texte
ci-dessous. Il est destiné à être diffusé aussi sur papier, le plus
largement possible. S'il vous plaît, nous pouvons vous envoyer une version
maquettée, nettement plus jolie, avec un dessin inédit de Faujour, sous
PDF.
Grâce à l'ingéniosité d'Iv., nous avons pu réduire le fichier à seulement
80 Ko, donc le déchargement ne prend que quelques secondes. Donc si vous
êtes intéressé(e)s, renvoyez un mail à l'adresse ci-dessous.
Aussi nous serions intéressé(e)s par vos remarques, contributions etc....
RESISTONS ENSEMBLE
contre les violences policières et sécuritaires
Bulletin N° 1
Septembre 2002
resistons_ensemble@samizdat.net
Bavures? non c‚est une politique
Raffarin a chaussé les bottes de Jospin. Elles lui vont très bien. La
loi
dite «sécurité quotidienne» du gouvernement Jospin est suivie par Perben:
emprisonnement des jeunes dès 13 ans, centres fermés
La criminalisation des pauvres, des «classes dangereuses» se poursuit
de plus belle.
La police et la justice se sentent poussées des ailes. La marche vers
un état policier s‚accélère. Mais la plus grande des violences, celle
du chômage et de la précarité est masquée par le rideau de fumée «sécuritaire».
Les violences policières et sécuritaires ne sont pas des bavures. Il
s‚agit d‚une volonté politique gouvernementale qui s‚exprime à
travers des actions de la BAC et à travers des décisions judiciaires qui
acquittent les policiers et infligent des lourdes amendes et peines de
prison pour outrage à leurs victimes. Seul un rapport de force, conquis
grâce à une mobilisation sur le terrain , peut engendrer une résistance
efficace. La raison d‚être de «Résistons ensemble» est d‚aider à briser
l‚isolement des victimes.
Villefranche-sur-Saône
Un animateur sportif de 22 ans, unanimement couvert de louanges, a été
condamné en comparution immédiate à 3 ans de prison ferme, sous la foi
d'un témoignage anonyme monté de toute pièce (Voilà ce que permet la
nouvelle loi ). Suite à une mobilisation sa peine a été ramenée à 10 mois
ferme en appel. Son crime: il a osé intervenir, lorsque la BAC est venue
devant le local de jeunes, le soir du 1er juin, contrôler un jeune de
18
ans, Mohamed, qui avait été tabassé par ces mêmes policiers quelques jours
auparavant et qui avait porté plainte contre eux. (Ces policiers passent
en jugement à Villefranche, face à Mohamed, le 25 octobre). Mohamed, qui
avait pris 30 mois ferme + expulsion du territoire, a été condamné à 12
mois ferme en appel.
Un troisième, Samir avait souvent l'habitude d'intervenir lors des
contrôles de police. Il était hors de cause, mais il a été condamné à
15
mois ferme (verdict de la cour d'appel de Lyon le 3 octobre). Ils sont
encore tous les trois scandaleusement en prison.
Saint-Denis
René Loubayi, professeur d‚histoire à Epinay est accusé d‚outrage par
3
policiers du commissariat de Saint-Denis. Le 17 octobre, suite à un
contrôle d‚identité, il y a un matraquage policier sur la dalle: 7
blessés. René, avec d‚autres voisins interviennent pour calmer le jeu.
Puis ils organisent une réunion pour parler des violences de la veille
et
par là même socialiser la révolte des jeunes, qui est grande face à
l‚humiliation dont on été victimes des mères et des sþurs. C‚est cela
que
la police ne peut pas supporter, c‚est pour cela qu‚il est traîné devant
la
justice pour outrage.
Châtenay-Malabry
Georges (Jean-Mi) Mondésir, avait 42 ans. Il était suivi depuis des années
en psychiatrie.
Vendredi 6 septembre il a coupé un tuyau d‚arrosage avec un couteau. La
BAC
arrive. Les policiers lui demandent de jeter le couteau,
il s‚exécute, mais ayant pris peur et il s‚enfuit. Les policiers le
rattrapent rapidement, un BAC lui fait une clé au cou. Terrorisé, il se
débat. Des jeunes interviennent : "Arrêtez, vous l'étranglez". Deux
minutes après, il est devenu bleu et ne s'est plus débattu. Le policier
qui
faisait la clé s'est relevé, tout pâle : "Qu'est-ce que j'ai fait ?" Selon
les témoins, contrairement à ce qui s'est dit, il est bel et bien mort
entre les mains des policiers, sur la pelouse en bas de chez lui, sous
les
yeux des mômes avec qui il jouait quelques instants auparavant.
Le Collectif Résistons ensemble a été formé à la suite du Forum de Saint
Denis, le 26 mai, au cours duquel s‚étaient rencontrés des collectifs
locaux (Lyon, Strasbourg, Rouen, Mantes, Draguignan, etc.) ainsi que des
individus et une série d‚organisations et d‚associations (Mouvement de
l‚Immigration et des Banlieues, Réseau contre la fabrique de la haine,
Scalp, Act-up Paris, Sud-Education, etc.), tous décidés à oeuvrer contre
les violences policières et sécuritaires.

"Faisons sa teuf à la LSQ"
LSQ pour Loi sur la Sécurité Quotidienne
A l'initiative de l'association le Le Silence Tue mais ouvertes à toutes
les initiatives et propositions, 3 manisfestations se dérouleront le 26
Octobre dans les villes de Paris, Lyon et Marseille.
A l'origine d'un mouvement anti LSQ, et émanant de la communauté des free-party,
ces manifestations ne sont pourtant pas orientées seulement pour la free,
ni seulement contre la LSQ.
Par exemple voici certains des amendements de la LSQ qui contiennent les
mesures les plus liberticides et contre lesquelles nous nous insurgeons
(comme nous l'avions déjà fait le 2 Mars dernier lors des "10 jours de
désobéissance et d'insoumission"):
*la fouille des véhicules peut s'effectuer sur simple réquisition écrite
du Procureur de la République et ce, même en l'absence de son propriétaire.
*Les fouilles et perquisitions à domicile sont désormais possibles sans
qu'aucune procédure judiciaire ne soit lancée à l'encontre des personnes
et peuvent s'effectuer sans leur accord. Des pièces peuvent être saisies,
et bien-sûr on peut poursuivre quelqu'un pour d'autres raisons que celles
qui ont occasionné la fouille.
*Fouille dans les aéroports et zones portuaires
*Elargissement des prérogatives des vigiles et des transporteurs privés
qui peuvent désormais procéder à des fouilles sur simple accréditation
administrative.
*Prolongation de la conservation des bases de donnée numérique : les opérateurs
en télécommunication doivent remettre à l'autorité judiciaire tous les
renseignements sur les utilisateurs de leurs services (Internet ou téléphone).
*Dispositions contre la cryptographie , le justice peut désormais décrypter
tout mail codé, celui qui crypte ses messages est obligé de remettre à
l'Etat les clefs permettant de déchiffrer ses messages sous peine de 2
ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.
*Criminalisation des rassemblements de personnes : les groupes de plus
de 5 personnes dans les cages d'immeubles et ailleurs peuvent désormais
être dissipés au nom de la loi, voire pénalisés.
*Mesures contre la fraude : la fraude à répétition dans les transports
en commun est pénalisable : une personne ayant fraudé à 10 reprises en
un an est passible de 6 mois d'emprisonnement et d'une amende de 7500
euros.
*Soumission des raves à une déclaration préalable à la préfecture (alors
que cela avait été rejeté lors de la discussion de l'amendement mariani
durant l'été 2001... souviens toi... l'été dernier...)
Nous voulons étendre les revendications, ouvrir le debat, meme s'il faut
renouveler cette experience tous les mois pour que cela soit possible
(car ce climat rappelle des époques que l'on ne veut plus connaître).
Beaucoup de sujets, revenant au meme theme, nous tiennent a coeur.
Quelques textes, des flyers et tracts sont présents ici :
http://www.lesilencetue.org/
LIBERTICIDE
PROJET DE LOI SARKOZY
Jeudi 26 septembre 2002
Le gouvernement élargit considérablement les pouvoirs de la police
Le projet de loi sur la sécurité intérieure, dont "Le Monde" s'est procuré
une copie, multiplie les pouvoirs de la police, réduit le contrôle des
magistrats et retarde la visite des avocats durant la garde à vue. Le
texte, qui semble reprendre des propositions des commissaires, devrait
permettre un recours systématique aux fichiers de police, les enquêteurs
auront accès à ceux des "organismes publics ou privés" et pourront ficher
l'emprunte génétique de simples suspects. La législation envers les étrangers,
les prostituées, les mendiants et les gens du voyage est durcie. Il s'agit
d'un "net recul de la tradition républicaine", a indiqué l'Union syndicale
des magistrats, pour laquelle "M. Perben n'est plus qu'un secrétaire d'Etat
auprès du ministère de l'intérieur".
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3208--291929-,00.html
Etrangers, prostituées, mendiants, squatters, gens du voyage,
"nouvelles classes dangereuses"
Prostituées, étrangers délinquants, squatters et gens du voyage
irrespecteux de la propriété d'autrui, jeunes trop turbulents dans
les halls d'immeuble, mendiants et SDF dans la rue : le projet de loi
"pour la sécurité intérieure" désigne clairement les nouvelles
classes dangereuses pour l'ordre public et les paisibles citoyens.
Toute une série de dispositions destinées à "protéger la tranquillité
et la sécurité publiques" ciblent ces différentes catégories, en
prévoyant d'aggraver des sanctions pénales existantes ou de créer de
nouveaux délits.
Le projet de loi vise notamment les squatters dont les occupations
illégales d'appartements ou d'immeubles pourraient bientôt constituer
une nouvelle infraction, celle de violation de propriété. Jusqu'à
présent, ces occupations étaient sanctionnées par l'expulsion, à
l'issue d'une décision de justice. Par la création d'un délit à part
entière, le nouveau texte pénalise le squatt et le réprime par six
mois d'emprisonnement et 3 000 euros d'amende.
Sans être directement désignés, les gens du voyage sont, eux, visés
par le délit d'installation illicite sur une propriété privée ou
publique "au moyen d'un véhicule automobile". Dans ce cas, les forces
de l'ordre pourraient confisquer le véhicule en cause et suspendre le
permis de conduire de l'auteur des faits, pour une durée maximale de
trois ans. Jusqu'à présent, l'expulsion d'un terrain occupé sans
autorisation ne pouvait être décidée que par un tribunal.
Toujours dans une logique de chasse aux nuisances dans les lieux
publics, le projet de loi propose de réinstaurer le délit de
mendicité, supprimé en 1994 dans le cadre de la réforme du code
pénal. Le texte, qui s'inscrit dans la logique de la série d'arrêts
antimendicité pris par plusieurs municipalités l'été dernier, prévoit
une peine de six mois d'emprisonnement et 7 500 euros d'amende. Il
prétend ne viser que "certaines formes de mendicité" mais il en
dresse une liste très détaillée, voire exhaustive, qui comprend
notamment la mendicité en réunion, celle accompagnée de mineurs ou
effectuée en présence d'animaux ou même produisant une gêne pour la
circulation ou les piétons.
Le projet de loi complète cet arsenal en instaurant un délit
d'"exploitation de la mendicité", puni de trois ans de prison et
d'une amende de 45 000 euros. Cette disposition vise notamment les
réseaux comme ceux de handicapés roumains forcés à la mendicité qui
ont été démantelés cet été à Lyon, Nice et Grenoble. Le texte
s'attaque aussi aux regroupements de jeunes dans les parties communes
d'immeubles. Souvent présentés à droite comme une incivilité
alimentant le sentiment d'insécurité, les rassemblements de jeunes
dans les cages d'escalier ont déjà fait l'objet d'une disposition
dans la loi "Sécurité quotidienne" de Daniel Vaillant, votée en
octobre 2001. Etait alors visée la gêne causée à la circulation des
locataires ou au fonctionnement des dispositifs de sécurité. Le
projet de loi élargit la répression notamment aux bruits et tapages,
de jour comme de nuit.
"DOUBLE PEINE" ÉLARGIE
Autre trouble à l'ordre public particulièrement visé par le projet de
loi : la prostitution. L'arrivée massive sur les trottoirs français,
depuis le début des années 1990, de prostituées venues d'Europe de
l'Est et d'Afrique a relancé le débat et poussé le ministre de
l'intérieur Nicolas Sarkozy à annoncer, dès le mois de juillet, son
intention de s'attaquer au problème.
Comme promis alors, le racolage en vue d'"inciter à des relations
sexuelles" est plus sévèrement réprimé, même lorsqu'il est passif :
il devient un délit passible de six mois d'emprisonnement alors qu'il
ne relevait auparavant que d'une simple contravention, punie d'une
amende.
Comme annoncé également en juillet, le projet de loi s'attaque plus
particulièrement aux prostituées étrangères. En amendant la loi
Chevènement sur l'immigration, le projet de loi actuel prévoit que
toute personne étrangère coupable de racolage, de proxénétisme ou de
trafic de stupéfiants se verra retirer sa carte de séjour.
De manière plus générale, les étrangers en séjour temporaire de trois
mois dont le "comportement constitue un trouble à l'ordre public"
pourront faire l'objet d'une reconduite à la frontière. Pourraient
ainsi être visés, par exemple, les étrangers en règle participant à
une manifestation, prenant part à une bagarre ou interpellés pour
tapage nocturne. La loi prévoyait auparavant cette "double peine"
uniquement pour les étrangers condamnés pour trafic de stupéfiants ou
coupables de crimes, et dont la seule présence sur le territoire
pouvait porter atteinte à l'ordre public. Dorénavant, la menace d'une
expulsion est étendue.
Frédéric Chambon, Pascale Krémer et Sylvia Zappi
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L'USM : un "recul de la tradition républicaine"
Dominique Barella, le président de l'Union syndicale des magistrats
(USM, modérée), a qualifié de "net recul de la tradition
républicaine" le fait que ce soit le ministère de l'intérieur, et non
celui de la justice, qui élabore un texte réformant le code de
procédure pénale. "Sauf à l'époque de Foucher ou dans les périodes
les plus sombres de notre Histoire, on n'a jamais considéré que
c'était au ministère de l'intérieur d'être à l'origine de telles
initiatives", s'est indigné le président du premier syndicat de
magistrats, pour qui le garde des sceaux, Dominique Perben, "n'est
plus qu'un secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'intérieur".
Sur le fond, M. Barella juge qu'"il ne sert à rien de créer un flot
de nouvelles infractions alors que les tribunaux sont déjà incapables
de juger les affaires actuelles". Il s'étonne enfin que le projet de
loi ne comporte aucune mesure pour "régler les difficultés
d'exécution des décisions déjà prononcées".

COMMUNIQUÉ DE DROIT AU LOGEMENT
Paris 27/09/02 - 12h
Projet de loi Sarkosy : la chasse aux pauvres, aux squatters et aux
mouvements sociaux est ouverte
Le ministère de l'Intérieur, compte présenter au conseil des ministres
du 16 octobre un projet de loi introduisant notamment 2 nouveaux délits
visant largement les populations précarisées, dans la foulée d'une
campagne de presse mettant en accusation les roms et les roumains.
ce projet de loi vient compléter l'arsenal répressif et liberticide déjà
adopté et à venir .
1 - délit de MENDICITÉ : il sera passible de 6 mois de prison,
et de
rétablissant ainsi une mesure abrogée en 92, issue du siècle dernier.
Les personnes en grande exclusion sociale, les artistes de rue, les
associations et collectifs qui quêtent, les vendeurs à la sauvette sont
visées par ce texte dès lors qu'elles "produisent une gêne pour la
circulation des piétons ou des véhicules". Il vient pénaliser les
populations les plus précarisées premières victimes de la fracture
sociale .
2 - délit d'installation dans un bien immobilier d'autrui : Art
49" le
fait de s'installer dans un bien immobilier appartenant à autrui, sans
être en mesure de justifier de l'autorisation du propriétaire ou du
titulaire du droit réel d'usage de ce bien, est puni de 6 mois
d'emprisonnement et de 3000 euros d'amende" . Ce texte vise toute
installation de terrain, local, logement, champs, chantier, entreprise,
administration, car seuls la voie publique et les espaces publics ne
sont pas des propriétés privées.
"L'installation" peut être durable, temporaire et même antérieure à la
loi de trois ans ( sans poursuite du parquet, la prescription est de 3
ans), elle tombe sous le coup de la Loi. Ce délit vise l'ensemble des
personnes qui "s'installent" ou se sont installé depuis moins de trois
ans .
Des poursuites pourront donc être engagées contre ceux et celles qui ont
commis se délit depuis l'an 2000.
Ce projet de loi ratisse large, et vise les sans logis, mais aussi les
mouvements sociaux voire certains locataires :
Les artistes ou les jeunes qui occupent une friche, les sans logis qui
"s'installent" par nécessité dans des logements vacants, les jeunes les
SDF qui "s'installent" dans des caves ou des abris prévaires, les gens
du voyage ou les immigrés qui "s'installent" sur des terrains en friche,
les ravers qui "s'installent" pour la nuit, les campeurs occasionnels
qui plantent leur tente dans un champs, les salariés qui occupent leur
entreprise, les associations et collectifs de défense qui s'installent
dans des chantiers, des administrations, des sièges sociaux, les sans
terre qui s'installent dans des fermes inexploitées, les locataires sans
statut (locations au noir, sous locataires, occupants du chef, victimes
d'escrocs …), tous et toutes tombent sous le coup de ce projet de Loi
liberticide.
Ce projet est criminel pour les sans logis, alors que les agglomérations
françaises n'ont jamais connu autant de logements vides (2 millions en
1998) et aussi peu de logements à faibles loyers accessibles aux ménages
à faibles ressources, car il leur interdit de se loger voire de
s'abriter . Les foyer et les dispositifs d'urgence sont aujourd'hui
saturés, les listes d'attente des HLM sont interminables, les jugements
d'expulsions se comptent à 100 000 par an.
Faudra t'il que par centaines des sans abris voire des enfants crèvent
de froid ou de faim pour se rendre compte de la stupidité d'un tel
projet ?
Incapable de répondre à la montée de la misère, de la crise du logement,
des inégalités sociales, le gouvernement a choisi de punir les
populations victimes de la fracture sociale et de la crise du logement,
et d'interdire aux mouvements sociaux dans leur ensemble un large
éventail d'actions collectives.
Nous nous mobiliserons activement pour faire échec à la création de ces
délits de pauvreté, comme en octobre 93, lorsqu'un projet de loi
pénalisant les squatters et leurs soutiens avait été finalement enterré.
Des logements, pas des prisons !
Droit Au Logement fédération
8 rue des Francs Bourgeois 75003 Paris
Tél. 01 42 78 22 00 / Fax 01 42 78 22 11
e-mail : fededal@wanadoo.fr - Site Internet
: http://globenet.org/dal/
NB
Cette analyse a été faite avec des juristes a partir du projet de loi
tel qu'on nous l'a communiqué jeudi soir .
Nous tenons à votre disposition le texte de ce projet, à demander à
dal@globenet.org

REVENONS SUR PAPON
REVENONS SUR LE 17 OCTOBRE 1961
---Participez, faites circuler, jouer la musique, hurlez.---Participez,
faites circuler, jouer la musique, hurlez..---Participez, faites circuler,
jouer la musique, hurlez..---Participez, faites circuler, jouer la musique,
hurlez..---Participez, faites circuler, jouer la musique, hurlez..
Samedi 19 octobre à 17 heures
Rassemblement à Gretz (région parisienne), place de la Mairie
Où habite en ce moment M. Papon.
Souhaitez vous faire partie des signataires de ce rassemblement ?
NOUS VOUS ATTENDONS
17 octobre 1961, une manifestation algérienne est réprimée
dans le sang. Sur ordre du ministre Roger Frey et de son préfet Maurice
Papon.
RATONNADE D'ETAT A PARIS
Sur fond de négociations d'Evian et de terrorisme OAS, récit d'une
provocation gouvernementale en deux temps : instauration du couvre-feu
à l'encontre de familles entières, puis répression policière. Sans doute
plus de deux cents morts.
Octobre 1961. Commencée sept ans auparavant, la guerre coloniale n'en
finit pas de se conclure, noyant l'Algérie sous des flots de sang et poussant
toujours plus la France dans le bourbier. Toutes les dérives sont alors
possibles.
Paris est secoué par les attentats de l'Organisation armée
secrète (OAS, organisation terroriste ultra fondée vers la fin du mois
de
juin précédent), tandis qu'à Evian les négociations entre le pouvoir
gaulliste et le Front de libération nationale (FLN) algérien semblent
condamnées à l'impasse, notamment, à cette époque, par les prétentions
françaises sur le Sahara.
Le 6 de ce mois, Maurice Papon, préfet de police de Paris, prend un arrêté
instaurant le couvre-feu pour la population algérienne de la capitale
et de
sa banlieue. Puis il effectue une tournée des commissariats durant laquelle
il assure aux policiers français et à leurs supplétifs harkis (dont les
premiers contingents s'étaient installés dans les derniers jours de 1959
au fort de Noisy-le-Sec) : " Quoi qu'il arrive, vous êtes couverts. "
Cette promesse d'impunité finit de planter le décor pour un nouveau crime
d'Etat colonial. Il surviendra une dizaine de jours plus tard.
17 octobre, 18 heures. Répondant à l'appel de la fédération de France
du
FLN, des cortèges endimanchés et sans armes partent du quartier de la
Goutte-d'Or, des XIXe et XIIIe arrondissements, de Nanterre, Puteaux,
Aubervilliers ou Courbevoie. Ces foules ont généralement été évaluées
à plus de 30 000 personnes (80 000 selon la fédération de France du FLN).
Trois mots d'ordre sont scandés : " Tahia el Djazaïr " (Que vive l'Algérie)...
"
Libérez Ben Bella "... " Non au couvre-feu "...
Le choix de cette heure est significatif : exprimer le refus du couvre-feu
en demandant aux Algériens de défiler sur les boulevards au moment de
la journée où il leur était interdit de quitter leurs domiciles (en
l'occurrence 20 h 30). Le ministre de l'Intérieur, Roger Frey, et son
préfet
Maurice Papon soutiendront envers et contre tout qu'il s'agissait là d'un
"
acte de guerre " flagrant du FLN.
Quadrillé par 7 000 policiers, deux compagnies de CRS, trois escadrons
de
gardes mobiles, la capitale était transformée en un gigantesque piège.
Des barrages surgissent aux ponts de Neuilly, de Levallois ou à la porte
de la Chapelle.
Pris entre deux rangées de forces de police, les manifestants sont
tabassés et chargés par milliers dans des cars, en direction du centre
de
triage de Vincennes ou du Palais des sports. Au cours du trajet, les
matraquages redoublent.
Métro Bonne-Nouvelle, au niveau du cinéma Le Rex, un car de police se
retrouve coincé par une foule de manifestants. Le chauffeur sort de son
véhicule et ouvre le feu. D'autres policiers surgissent de partout, tirent
eux aussi et chargent. Du journal l'Humanité, alors situé juste en face,
le
docteur Henri Carpentier multiplie les allers-retours pour donner les
premiers soins aux blessés jonchant le boulevard.
" Paris ce jour-là fut Soweto ", a pu écrire plus tard Henri Alleg, l'auteur
de la Question. En effet, la violence ne s'arrête pas avec la dispersion
des
cortèges. Les rafles se déchaînent à travers toute l'agglomération.
Dans la cour de la préfecture de la Cité, les personnes interpellées sont
rouées de coups durant des heures sous les yeux des " officiels " venus
se rendre compte. Dans les jours qui suivent, des dizaines de cadavres
furent repêchés dans la Seine. Les examens qui leur furent consacrés précisent
simplement : " noyé ", " tué par balles ", " étranglé ", voire, de façon
encore plus lapidaire, " décédé à la suite de sévices ".
Officiellement trois morts furent dénombrés. C'est du moins ce qu'assurait
le ministre Roger Frey. En octobre 1997, aux assises de Bordeaux, Maurice
Papon en concédait " de quinze à vingt ". Le rapport demandé alors par
le ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, au conseiller d'Etat
Dieudonné Mandelkern parle de " plusieurs dizaines " de victimes, ajoutant
:
" Ce qui est considérable, mais très inférieur aux quelques centaines
de
victimes dont il a parfois été question. " Quant à l'historien Jean-Luc
Einaudi, travaillant à partir de plusieurs sources (archives du FLN,
registres des cimetières parisiens, archives de la Ville de Paris,
témoignages), il estime à plus de deux cents le nombre de tués. Au cours
d'une chasse au faciès alors préparée et planifiée au plus haut niveau
d'un Etat englué dans sa politique d'oppression coloniale.
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